un territoire d'expression de
la Pleine Nature originale et
imprévue
Alliant l’été ardent et la
douceur de l’hiver propres aux
garrigues du Languedoc toutes
proches, les eaux claires de la
rivière et le ciel bleu,
l'Ardèche méridionale offre des
conditions idéales pour la
pratique des activités de pleine
nature. Tout commença il y a des
millions d'années, lorsque
l'érosion se mit à entamer
l'énorme massif calcaire pour
former des millions d'années
plus tard l'Ardèche
d'aujourd'hui, aux plateaux
creusés et aux roches sculptées.
De ce travail fastidieux et
inachevé, émerge un formidable
univers ludique et fascinant
pour les grimpeurs,
spéléologues, kayakistes et
autres randonneurs qu'ils soient
novices ou amateurs éclairés.
Le long des vastes plateaux ou
au fil de méandres escarpés se
dévoile un milieu extraordinaire
où cohabitent une myriade
d’espèces trouvant refuge dans
les nombreux abris naturels,
baumes de gélifraction, grottes
ou avens plus ou moins profonds,
augurant des réseaux aux
mystères fascinants. Parmi ces
habitants naturels des Gorges de
l’Ardèche, l’homme a
toujours tenu une place
prépondérante, les plus
anciennes traces avérées de sa
présence et de ses activités ont
plus
de 300 000 ans et la qualité des
représentations révélées sur les
parois de la grotte Chauvet
démontrent combien
le milieu a toujours fasciné les
hommes qui y ont vécu. |
le
Pont d'Arc par l'aval |
Eu égard à cette histoire,
l’émergence de nouvelles
pratiques de loisirs sportifs au
cœur de l'Ardèche méridionale constitue un
phénomène très contemporain, les
premiers témoignages de descente
de l’Ardèche remontant au début
du XXème siècle. Pour autant, bien
que difficilement
accessibles pour la plupart, ces
espaces naturels n’en restent
pas moins des milieux
fragiles. Après quelques
décennies d’errance
dans la gestion de ces
territoires
endémiques, les acteurs semblent
peu à peu admettre l’impérieuse
nécessité d’un
développement durable associé à
ces espaces. C’est dans ce contexte
qu’Edouard Alfred Martel, l’un
des
pères des pratiques de sports de
nature en général, et de la
spéléologie en particulier,
militait déjà en 1924,
avec d'autres, pour
empêcher un projet titanesque de
barrage à la sortie des gorges
qui
aurait eu pour conséquence
d’inonder le canyon en élevant
le niveau d’eau de 17 mètres
sous le Pont
d’Arc, anéantissant dans le même
temps d’innombrables espèces
naturelles, alose feinte,
castor,
grenouille de Perez et autres
bergeronnettes grises... Ici
plus qu’ailleurs, les acteurs
des sports
de nature sont devenus pour
l’immense majorité d’entre eux
de fidèles défenseurs de la
cause
environnementale, tout autant
que de leur accessibilité aux
sites.
De retour d’un séjour en Ardèche
méridionale, Adolphe Joanne,
inventeur des guides de voyage
et de
tourisme culturel, rapportait
même en 1878 (dans son ouvrage "Géographie
de l'Ardèche") qu’ « il n’y a peu de
contrées en France, où la nature
soit aussi
curieuse, aussi imprévue, aussi
originale ». |