Coordonnées (Thueyts - Pont du Diable)
: N 44° 40' 16" - E 004° 13' 18"
- Altitude : 387 m
La rivière Ardèche illustre à
elle seule le caractère très
particulier des contreforts de
la Montagne ardéchoise et du
régime cévenol. En dépit d'un
linéaire relativement court (125
km) et d'un bassin versant de
taille moyenne (2376 km2),
l'Ardèche présente à sa
confluence avec le Rhône (voir) en aval
de St Just (voir) un débit moyen annuel
de 65 m3/sec, supérieur à
d'autres cours d'eau similaires
en Languedoc Roussillon ou en
Auvergne. Prenant sa source près
du Col de la Chavade à 1467
mètres d'altitude dans la forêt
de Mazan (voir) sur la commune d’Astet,
elle dévale de 1430 mètres avec
des pentes très fortes en amont
et plus modérées ensuite.
Traversant des roches
cristallines et basaltiques dans
son premier tiers, la rivière a
ensuite taillé son cheminement
dans les marnes puis dans les
massifs calcaires du plateau des
Grads (jurassique) et du massif
des Gorges de l'Ardèche (urgonien
-
voir),
formant ces superbes canyons que
l'on admire aujourd'hui. Tout au
long de son parcours, elle
collecte les eaux de plusieurs
affluents dont les principaux
sont la Fontaulière (voir) et la Volane
(voir)
en provenance de massifs
volcaniques et cristallins, la
Beaume (voir)
et la Ligne (voir) en provenance du Tanargue
(voir)
granitique et le Chassezac (voir) qui
arrive des Cévennes et de la
Lozère (voir). D'autres affluents de
moindre importance tels l'Auzon
ou l'Ibie (voir) ont un régime
éphémère. La variété des massifs
d'où proviennent ces cours d'eau
procurent à l'Ardèche une grande
variété de sédiments que l'on
peut aisément découvrir en se
promenant sur les plages de sa
partie méridionale. Dans un même
espace, on y trouve en effet des
galets de granit, de basalte, de
gré, de schiste et bien sûr de
calcaire que la rivière charrie
par suspension au fil de ses
crues. Ces phénomènes que l'on
appelle « épisodes cévenols »
(voir) sont bien connus des
météorologues et s'expliquent
par le choc thermique entre des masses
d'air humides et tempérées en
provenance de Méditerranée ou
d’Atlantique et des masses d'air
froides des plateaux du Massif
central. Cela se traduit par des
cumuls de précipitation très
importants sur de courtes
périodes qui font de l'Ardèche
un modèle hydrologique unique et
une des rivières de France les
plus dynamiques. Associé à des
pentes abruptes et des sols
imperméables, ce phénomène est
accentué par un fort
ruissellement occasionnant de
véritables lames d'eau qui
submergent les territoires en
aval. Plus fréquents aux
équinoxes d'automne et de
printemps, ces épisodes cévenols
surprennent par leur ampleur. En
quelques heures lors d'une crue
de moyenne intensité (avec une
occurrence annuelle), on peut
passer d'un débit de quelques
m3/ sec. à plus de 2000 m3/ sec.
en quelques heures seulement. La
décrue est alors aussi
importante. Le record revient à
un épisode survenu le 22
septembre 1890 que l'on qualifie
de « millénial » avec un débit
de 7500 m3/sec. et une hauteur
d'eau de près de 22 mètres sous
le Pont d'Arc (voir). Les dégâts furent
considérables et on dénombrait
plus de 50 victimes emportées
par les eaux. Sans être aussi
cataclysmiques, des épisodes
plus récents (1992, 2003, 2008
et 2014) ont été
particulièrement
impressionnants. Malgré leur
caractère dévastateur, ces crues
participent à l'enrichissement
des terres agricoles par les
dépôts alluvionnaires et ne sont
donc pas considérées uniquement
sous le prisme de la catastrophe
naturelle. Cela fait partie de
la culture locale. Malgré ces
pics d'humeur, la rivière sait
aussi se montrer très placide et
faire le bonheur des ardéchois
et des estivants qui parcourent
ses eaux en canoë, randonnent
sur ses rives ou explorent les
nombreuses anfractuosités
qu'elle a creusé dans les roches
calcaire. L'Ardèche s'offre
volontiers aux amateurs de
pleine nature qui savent
respecter son caractère bien
trempé.
voir aussi
la Vallée de l'Ardèche en aval
d'Aubenas :
cliquer ici
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