A la faveur d’une forte dépression océanique très creuse (980 hPa le 22 novembre à 19 h) située au sud du Golfe de Gascogne, un flux important s’est mis en place d’ouest en est sur l’Espagne et du sud vers le nord dans le Golfe du Lion en Méditerranée, entraînant des entrées maritimes sur les Cévennes et la Côte d’Azur avec de fortes pluies et des rafales de vents atteignant 100 à 120 km/h par endroits. En 24 h, entre le 22 et le 23 novembre en milieu de journée, près de 280 millimètres de pluie ont été enregistrés à Loubaresse (voir), ce qui correspond à une période de 45 jours de précipitations. Sans être exceptionnelles, ces pluies importantes se sont abattues sur les contreforts cévenols recouverts dès 800 mètres d’altitude par une épaisse couche de neige tombée le 13 novembre 2019. Accompagnées par une remontée rapide des températures, ces pluies se sont mêlées à cette neige qui a rapidement fondue, contribuant aux fortes quantités d’eau qui se sont écoulées sur les bassins versants. A la différence des épisodes précédents du mois d’octobre, de moindre importance, ce phénomène a également affecté l’Ardèche méridionale et tous les cours d’eau des zones calcaires ont également été impactés, notamment l’ibie (voir), le Rieusset (voir) ou encore le Rimouren (voir). Un tel épisode ne s’était pas produit depuis 2003.

La côte de la crue du 2 décembre 2003 (9,03 m) fut même dépassée et il faut remonter au la crue du 22 septembre 1992 pour trouver un débit plus important (2770 m3/s) de l’Ardèche à la station de Vallon-Pont-d’Arc. Seuls 7 épisodes (02/12/2003 ; 22/10 et 02/11/2008 ; 05/11/2011 ; 19/09 et 15/11/2014 ; 22/11/2016) ont dépassé un débit de 2000 m3/s au cours des 20 dernières années. Cette crue du 23 novembre 2019 constitue donc une crue décennale.