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Labeaume - Chapias - Rochers des Curés
l'histoire des abbés Sévénier pendant la terreur post-révolutionnaire

Coordonnées : N 44° 28' 24" - E 004° 17' 12" - alt. 256 m
L'histoire du hameau de Chapias (voir) est intimement liée à celle du Rocher des Curés qui se trouve quelques centaines de mètres en contrebas à l'ouest au milieu d'une clairière encombrée de gros blocs de calcaires ruiniformes. A la Révolution, deux religieux, les abbés Sévénier qui étaient oncle et neveu originaires de Chapias et qui exerçaient en qualité de vicaire et de prieur à Valgorge se retrouvaient de fait de leurs fonctions réfractaires et craignaient pour leur vie. Pour échapper au jugement capital du nouveau pouvoir révolutionnaire qui instituait un climat de terreur chez les partisans de l'ancien régime royaliste, ils durent se réfugier à Chapias dans la clandestinité. Les dénonciations étant courantes à l'époque, ils usèrent de tous les moyens pour se cacher et échapper au sort que leur réservait les révolutionnaires. Ainsi, durant la journée, les deux abbés se dissimulaient dans un rocher creux près du hameau où les villageois qui les aidaient venaient discrètement déposer de la nourriture. A plusieurs reprises, ils échappèrent de peu aux soldats de la Révolution. L'angoisse des abbés était telle qu'ils implorèrent la Vierge Marie et firent la promesse qu'ils construiraient une chapelle à son honneur s'ils réchappaient à cette terreur. Avec le temps qui passait, un petit relâchement dans les habitudes s'instaura chez les abbés et le 28 septembre 1798, l'oncle fut surpris et arrêté sur le champ par un soldat de la Révolution. Il fut alors conduit sans délai à Orange au tribunal révolutionnaire sans autre perspective que l’échafaud. Mais contre toute attente, grâce notamment à une diminution progressive de la terreur, l'abbé put être libéré contre le paiement d'une somme de 1400 livres et retrouva sa famille et son neveu à Chapias. La fuite des deux abbés avait donc suffisamment duré pour qu'ils échappent à la sentence que l'on réservait à l'époque sans clémence aux prêtes réfractaires. Conscient de la chance qu'ils avaient eu d'en réchapper, les abbés tinrent leur promesse et édifiaient en 1814 (sans l'oncle qui décéda la même année) la chapelle de Chapias. Un Pèlerinage qui perdura jusqu'au début du XXème siècle s'instaura alors sur le plateau de Chapias en empruntant un sentier appelé depuis le "sentier des Pélerins".
voir aussi le Plateau des Gras de Labeaume à VTT : cliquer ici

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