Enfin, le retour des eaux vives en Ardèche
Voilà près de 10 mois que le bassin versant de l’Ardèche n’avait pas connu une montée des eaux supérieure à 2 mètres à l’échelle limnimétrique
installée sous le pont entre Vallon-Pont-d’Arc et Salavas. Ces pluies
étaient par conséquent très attendues en Ardèche. Si l’on constate par endroits une intensité plus forte des
précipitations, on peut également s’interroger sur la fréquence des crues en Ardèche qui diminue sensiblement depuis quelques années. S’agit-il d’un phénomène temporaire ou cela signifie-t-il une nouvelle tendance qui s’amorce ? Si personne ne semble réellement en mesure de répondre à cette question, cette situation impacte le cycle de la rivière notamment pour le transport des sédiments qui se révèle bien moins dynamique
dans ce contexte. Cette crue du 20 octobre annoncée depuis quelques
jours fut en fait la conséquence d’une dépression relativement profonde
calée sur le nord-ouest des îles britanniques se déplaçant vers le sud. |
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Celle-ci
vint peu à peu chasser l’anticyclone tenace qui avait pris place sur
l’Europe depuis plusieurs semaines en entraînant un été indien
particulièrement tardif avec un temps sec et des températures élevées.
Contrairement à ce qui put être annoncé, il ne s’agissait pas réellement
d’un épisode cévenol qui se caractérise par une dépression installée sur
le Golfe du Lion et faisant remonter par des flux de sud-est des masses
d’air chargées d'humidité par les eaux chaudes de la Méditerranée sur
les contreforts cévenols froids du Massif Central. Cette fois, ce ne fut
absolument pas le cas puisque ce fut un flux océanique de sud-ouest
(comme on peut fois sur les vues radars ci-dessous) qui s’invita
progressivement sur l’Hérault, puis sur le Gard et l’Ardèche,
départements rapidement placés en vigilance Orange. Appelé « tempête
Aline », ce phénomène qui a impacté une grande partie du pays, engendra
en Ardèche de fortes précipitations allant de 161 mm à Mayres dans la Vallée de l’Ardèche
jusqu'à plus de 200 mm par endroits. |